Les promoteurs immobiliers du Maroc se sont réunis mi-Avril pour discuter la conjoncture immobilière de l’ensemble des régions du pays.
Résumé, les défis sont les mêmes: financement, qualité du produit, cherté du foncier, etc.
Mais tout n’est pas noir ou blanc. L’introduction du financement alternatif, la baisse des taux et la consommation du ciment réjouissent les professionnels!
Compte-rendu du Directeur délégué de la Fédération Nationale des Promoteurs Immobiliers, Mohamed Iqbal El Kettani:
- Quel était l’ordre du jour de la réunion des dirigeants de la FNPI le 13 avril?
Cette rencontre a été l’occasion d’aborder la situation du secteur dans les différents régions du Maroc.
- Comment se présente la conjoncture immobilière par régions?
Elle varie d’une ville à l’autre. Elle dépend de la nature de l’offre et la demande ainsi que de la nature des projets proposés et du financement également. Les régions qui continuent à bien se porter sont principalement l’axe Casablanca-Rabat. D’autres moins, comme Agadir et Marrakech sur certains segments.
Pour ce qui est du logement social, on constate que la baisse des mises en chantier se confirme. En outre, le problème du financement de la demande reste entier. Les promoteurs continuent de recevoir de la demande qui n’est pas complètement satisfaite à cause de cette problématique. Encore une fois, les acteurs demandent de revoir les procédures d’octroi des crédits pour le logement social, et notamment le FOGARIM qui est garanti à 70% par l’Etat, et qui n’est malheureusement pas suffisamment utilisé.
Paradoxalement, la baisse du financement s’accompagne par la baisse des taux, positivement répercutée sur la demande. A noter que Bank Al Maghrib a annoncé récemment son intention de revoir ces taux à la hausse suite à des enjeux financiers. Personnellement, je pense que cette mesure est dommageable vu que la dynamique du marché était sur le point de repartir de plus belle. Surtout que psychologiquement, la baisse des taux incite les citoyens à demander du crédit.
Dans ce cas de figure, les professionnels s’attendent à un engouement et une augmentation de la demande avant que les taux n’atteignent les sommets.
- Quels sont les facteurs qui poussent les acteurs de l’immobilier à être optimistes pour le deuxième semestre de 2017?
La consommation du ciment déjà, réjouit les professionnels. La demande qui augmente dans certaines régions du fait de l’urbanisation comme à Casablanca, est également de bon augure. On espère aussi que l’augmentation des taux reste raisonnable.
Par ailleurs, l’introduction du financement participatif offre aux ménages comme aux promoteurs une réelle alternative, les deux parties étant très impatients d’utiliser ce nouveau produit, entre autre pour renforcer les investissements.
Enfin, les investisseurs sont décidément plus confiants après l’installation du gouvernement. Ces facteurs laissent effectivement prévoir une bonne reprise en 2017.
- Aujourd’hui que l’urbanisme et de l’habitat sont regroupés au sein d’un même département, comment cette nouvelle donne impactera-t-elle le secteur de l’immobilier au Maroc?
Ces deux département sont étroitement liés. La politique de la ville, l’habitat, l’urbanisme et l’aménagement du territoire constituent un ensemble qui doit être géré par un seul département. Cette nouvelle configuration nous rend encore plus enthousiastes puisqu’elle pourrait accélérer la mise en place du produit pour la classe moyenne qui tarde à voir le jour et qui dépend de ces deux départements. On en parlait dans la loi des finances de 2013 alors que la loi des finances de 2018 sortira bientôt, sachant qu’il y a une forte demande pour ce produit. Il est question de 20.000 unités par an.
Justement, les mesures urbanistiques conditionnent le lancement du produit pour la classe moyenne. Ces mesures permettraient de construire verticalement. Vu le prix du foncier, la verticalité présente l’avantage de réduire la pression de ce dernier.
- Quels sont les points à améliorer au niveau des outils d’accompagnement social, destinés aux populations mal logées, afin de s’approprier un logement décent, et partant combler le déficit en logements et écouler les stocks?
A mon sens, le moyen de relance est de redynamiser le FOGARIM en incitant plus de banques à le financer qui sont aujourd’hui au nombre de 3. Il faut aussi améliorer le produit, que les projets de logement social soient desservis par des équipements et infrastructures de bonne qualité.
Cette responsabilité incombe aussi bien aux promoteurs qu’aux collectivités locales qui devront travailler conjointement pour mettre en place des espaces de vie adéquats.
Propos recueillis par Chaima Ezzahraoui pour Property Finder Morocco
(Sarouty.ma)