Plusieurs secteurs au Maroc sont minés par la corruption, notamment le secteur de l’urbanisme et de l’immobilier qui en souffre depuis belle lurette. Malgré les efforts déployés par le gouvernement, ce phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur. C’est ce qu’a démontré d’ailleurs le rapport présenté en mai dernier à Rabat par le ministre Abdelahad Fassi Fihri, suite à une étude réalisée par le ministère de l’aménagement du territoire et de l’habitat.
Selon le rapport, les deux pratiques de corruption les plus courantes dans le secteur immobilier au Maroc sont les « pots-de-vin » et les prix de vente non déclarés qui représentent 78% des échantillons étudiés. D’autres cas ont été relevés lors de l’étude, notamment l’extorsion et le détournement des biens. Selon le rapport, ces formes de corruption ne sont pas tout le temps dénoncés par les victimes. Ceci est expliqué par le fait que ces derniers ont peur d’être confrontés par la suite à d’autres problèmes, ou parce qu’ils jugent que la dénonciation ne mènera à rien du tout.
Il faut rappeler que le gouvernement avait mis en place un numéro vert il y’a 4 ans afin de permettre aux citoyens de dénoncer toute forme de corruption. Selon le rapport, la moitié des personnes interrogées trouvent que cette action a permis de limiter certains aspects de ce fléau. 30% quant à eux pensent que les campagnes de sensibilisation lancées par l’Etat commencent à porter fruits. Le rapport met également la lumière sur les différentes causes qui engendrent la corruption. Nous citons entre autre l’ignorance de certains processus et le cadre social et économique qui se caractérise par une perte de confiance des citoyens envers les organismes publiques. Parmi les actions mises en place par l’Etat dans le but de limiter la corruption dans les différents secteurs, l’amélioration de l’accès à l’information et la digitalisation des services publiques, notamment l’ANCFCC.
L’enquête a été effectuée tout au long de 18 mois dans les villes enregistrant des nombres importants de transactions immobilières à savoir Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech et Fès. L’étude a fait appel à 1 600 personnes du secteur immobilier et urbanistique.
Hajar Khalil