L’histoire du Maroc fourmille d’événements dus à la succession de plusieurs civilisations et dynasties. Parmi les vestiges de ce passé mouvementé figurent les riads, des maisons traditionnelles marocaines qui sont une sorte de représentation musulmane du paradis. Ces édifices sont situés dans les remparts des anciennes médinas des villes impériales du Maroc. Derrières des murs ne payant pas de mine, se cachent des joyaux de l’architecture andalouse et marocaine qui charment aussi bien les marocains que les étrangers.
L’histoire des riads
L’origine des riads remonte à plusieurs décennies mais leur conception actuelle est inspirée directement de la vision musulmane du paradis. En effet, ces maisons traditionnelles ont été conçues de sorte à offrir aux habitants un cadre inspiré de l’éden cité dans le coran avec un jardin arboré, des arbres et des arbustes fruitiers ainsi que des fontaines.
Les premiers riads ont été construits à l’époque des Saâdiens sous le règne du sultan Ahmed El Mansour qui édifie le palais Al Badii à Marrakech. Ces maisons sont caractérisées par leur architecture inspirée de l’art arabo-andalou et mauresque avec des arcs, des coupoles et de la mosaïque. Les portes imposantes ont été minutieusement travaillées par des artisans avec différents matériaux, notamment le cuivre et le bois.
Les anciennes médinas des villes impériales abritent toutes des riads qui témoignent du passé glorieux du pays. Marrakech, Salé, Fès, Rabat, Essaouira… sont toutes des cités qui préservent toujours ces joyaux architecturaux. Certains se sont même transformés en des restaurants et cafés maures.
L’aménagement des riads
Emblème de l’histoire du Maroc, les riads ne cessent de fasciner le monde entier par leur charme unique. L’une des caractéristiques majeures des riads est leur aménagement qui rappelle les vieilles bâtisses berbères. Toutes les pièces de la maison sont construites autour d’un patio qui abrite un jardin, une fontaine et des plantations. Les chambres ont toutes un seul accès de la cour intérieure.
Des versets coraniques évoquent la présence de quatre fleuves au Paradis, c’est pour cette raison que les jardins sont divisés en quatre parties. La première comprend une fontaine au milieu de la cour et les trois autres parties comprennent des arbres et des plantes.
Les riads attirent de plus en plus d’étrangers
Durant ces dernières années, de plus en plus de touristes se dirigent vers les riads pour y passer les vacances. Plusieurs étrangers préfèrent désormais ce genre de demeures pour se dépayser et se détendre dans un cadre traditionnel. En effet, les propriétaires des riads ont transformé leurs propriétés en des maisons d’hôtes afin de répondre à la demande croissante de logement surtout pendant la saison estivale. Les riads sont alors rénovés tout en préservant leur architecture traditionnelle et leur charme d’antan qui attirent les visiteurs de toutes les régions du monde.
A Marrakech par exemple, les riads sont devenus un véritable phénomène de mode qui séduit aussi bien les marocains que les étrangers. Nichées dans les remparts de l’ancienne médina, ces maisons traditionnelles sont très plébiscitées par les personnes en quête de ressourcement loin du tumulte de la ville. Derrière les murs qui laissent paraître les aléas du temps, se trouvent de vrais paradis sur terre dignes des mille et une nuits. Ces bâtisses fondent parfaitement dans le décor traditionnel de l’ancienne médina, à proximité des échoppes et des artisans.
Aujourd’hui plusieurs riads se modernisent tout en alliant le charme d’antan et le confort actuel. Ces demeures gardent toute l’intimité de leurs habitants et leur offrent un espace convivial où il fait bon de vivre.
Yves Saint Laurent, Jean-Paul Gaultier, le philosophe et écrivain français Bernard-Henri Lévy et son épouse Arielle Dombasle, dominique strauss kahn et son ex-femme Anne Sinclair, l’écrivain espagnol Juan Goytislo et d’autres célébrités ont élu domicile à Marrakech et ont choisi de s’installer dans de somptueux riads qu’ils ont entièrement restaurés tout en préservant leur architecture traditionnelle.
Toutes les démarches pour acquérir un riad
De nos jours, acquérir un riad est devenu très tendance surtout dans les milieux aisés. Plusieurs personnes préfèrent désormais acheter un riad et s’installer dans l’ancienne médina des villes impériales, telles que Marrakech, Fès et Essaouira, plutôt que d’acheter une maison luxueuse dans la banlieue. Depuis le début des années 2000, un grand nombre d’étrangers ont commencé à investir dans des riads en guise d’habitation ou pour les transformer en maisons d’hôtes. Ce dernier cas nécessite toute une procédure auprès de la Wilaya pour commencer les travaux de réaménagement.
Tout d’abord, le propriétaire doit déposer un plan établit au préalable par un architecte à l’Agence Urbaine, ensuite il demande une autorisation de construction par le Wali de la ville. Les responsables peuvent aussi exiger un plan de béton armé délivré par un bureau d’ingénieurs afin de s’assurer que la construction répond à tous les normes de sécurité.
Après la réception de l’autorisation de la part de la Wilaya, le propriétaire doit demander une autorisation de rénovation ainsi qu’une autre autorisation d’exploitation de l’établissement touristique. Cette dernière est livrée en deux parties, la première concerne le classement technique provisoire prononcé par le comité technique de coordination des projets touristiques et la deuxième concerne le classement d’exploitation.
Il faut noter que le propriétaire peut démarrer les travaux, une fois qu’il a reçu la première autorisation. Pour ce faire, il doit mettre en place un dossier comprenant une demande avec son identité, une description du projet mentionnant toutes ses caractéristiques et un jeu de plans d’avant-projet.
Pour s’y installer définitivement ou juste pour séjourner durant quelques jours, les riads sont des demeures traditionnelles qui reflètent toute la richesse et la splendeur du patrimoine marocain. Ces bâtisses ont même participé à la promotion de plusieurs villes marocaines, notamment Marrakech, Fès et Essaouira.
Hajar Khalil