Elles sont épouses, mères et agents immobiliers. A la rencontre de ces combattantes qui ont choisi un métier jusque là réservé aux hommes, et qui ont relevé le défi. A titre d’exemple, Khaloufi Btissam, nous rapproche de son quotidien en tant qu’agent immobilier.
- Depuis combien de temps exercez-vous le métier d’agent immobilier ? Et comment avez-vous débuté votre carrière ?
Cela fait 10 ans que j’exerce ce métier. Au début, j’étais femme au foyer et mère de 5 enfants. Mon mari est agent immobilier à Marrakech, il m’a donc tout appris. J’ai fait mes premiers pas dans le métier avec mes voisins sans passer par l’intermédiaire de mon mari. Après la réussite de ma première transaction, je n’ai plus jamais décroché. Un sentiment d’accomplissement et de satisfaction m’a poussée à persévérer. Dès que j’ai exprimé ma volonté d’intégrer le domaine à mon mari, il m’a soutenue et ne cesse de le faire depuis.
- Est-ce que l’intermédiation immobilière est un métier trop exigeant pour la femme ?
L’intermédiation immobilière est un métier parfait pour la femme. Nous sommes sociables de nature, on possède un don inné pour la communication. On peut facilement garnir son portefeuille clients à travers une petite visite au salon, au souk ou même au bain maure (rires)! Certes, la méfiance est de mise, comme dans tout autre métier, mais la femme peut très bien avancer et bâtir une carrière solide dans ce domaine d’activité.
- Selon vous, quelles sont les difficultés rencontrées par les femmes dans l’intermédiation immobilière ?
Ce métier ne tarit pas de contraintes, que ce soit pour l’homme ou la femme. Des agents qualifiés et expérimentés peuvent rencontrer des problèmes similaires aux nôtres, notamment sur le plan relationnel. Mais en tant que femme, j’admets que je suis souvent confrontée à des défis qui m’obligent à être forte et attentive à tout ce qui m’entoure. Il n’est guère aisé de partager sa commission avec un agent, et de travailler avec plusieurs qui tentent toujours de te devancer. Je suis constamment obligée de prouver ma compétence et maîtrise du domaine, de peur de perdre l’avantage concurrentiel. Nous sommes sujettes à une grande concurrence de la part de nos confrères, mais j’ai confiance en mes produits, mes méthodes et mon portefeuille clients. Ainsi, je ne crains pas la concurrence, j’aime mon métier et me sens apte à relever tous les défis.
- Que représente pour vous l’Association Nationale de l’agent immobilier au Maroc ?
L’union fait la force. On ne peut pas avancer et remédier à tous les fléaux qui polluent le secteur si chacun travaille de son côté. L’ANAIM représente donc pour nous le défenseur de nos droits, sur lequel on peut compter pour faire parvenir notre voix aux responsables. Nous devons nous entraider pour éradiquer notamment le problème des « faux » agents. Je ne souhaite pas que l’on prive ces personnes de leur gagne-pain, mais ils doivent quand même se formaliser aux réglementations légales. Il est grand temps que l’intermédiation immobilière dispose d’un code qui la régisse et qui nous protège aussi.
- Que pensez-vous du portail immobilier Sarouty.ma?
Notre collaboration avec le portail Sarouty.ma date d’environ 2 ans. Une expérience plutôt satisfaisante. Seul petit bémol, la parution des annonces qui peut tarder quelques fois, mais dans l’ensemble, le portail est plus réactif que d’autres, et j’encourage mes consœurs ici à Laâyoune, à l’utiliser. J’ai été surprise par la participation de Sarouty dans cette conférence dans les régions du sud, c’est un excellent pas témoignant du dévouement du portail pour la cause des agents immobiliers des quatre coins du Maroc. Avant, on pouvait se contenter du bouche à oreille, mais à présent, avec l’avènement d’internet et de toutes ces nouvelles technologies, on ne peut plus se passer des portails spécialisés pour relayer nos offres immobilières.
Propos recueillis par Amal Abbad