Pour sa deuxième journée, le salon de l’immobilier de standing “ImmoGallery” a tenu une table ronde sous le thème « les lois régissant l’immobilier : la juridiction de la construction ». Cette édition propose aux visiteurs et aux professionnels de l’immobilier un programme scientifique riche et diversifié sur différentes thématiques.
La première table ronde organisée le vendredi 12 avril à l’hôtel Hyatt Regency à Casablanca a mis la lumière sur le secteur de la construction et les lois introduites durant ces dernières années pour l’encadrer. Le modérateur de cette table ronde, M. Mehdi Sebti, expert immobilier et ex-DG Al Omrane Fès a ouvert le bal en évoquant les sujets clés qui seront décortiqués lors de cette rencontre.
Le promoteur immobilier et trésorier de la FNPI, M. Mohammed Tlemçani a pris la parole pour faire le tour de la situation actuelle des chantiers et du montage d’une opération immobilière. Selon ce professionnel, le processus commence par la définition du besoin et la recherche d’un terrain. Vient ensuite la phase de la négociation avec les propriétaires, l’étude de faisabilité et après l’analyse de la rentabilité. Le maître d’ouvrage travaille de pair avec un architecte durant toute cette opération. Il dépose ensuite les plans auprès de l’agence urbaine pour récupérer l’accord de principe. Le maître d’ouvrage fait appel à plusieurs profils, dont des géomètres, des professionnels des matières premières et des commerciaux pour commencer la vente en VEFA afin de financer le projet.
M.Abdelmajid El Hor, président de la FEDEC a expliqué durant cette table ronde le rôle de la Fédération Marocaine des Essais et du Contrôle qui consiste à assurer la conformité du secteur. « Notre organisme intervient soit pour prendre les mesures des laboratoires qualifiés, soit pour interpréter ces mesures par rapport à une donnée globale de fonctionnement. », ajoute M. El Hor. Selon lui, l’ingénierie est répartie en trois phases :
-L’ingénierie de conception
-L’ingénierie de réalisation
-L’ingénierie de l’essaie et du contrôle
M. Mehdi Sebti n’a pas manqué l’occasion d’interroger le président de la FEDEC sur l’état d’avancement de la loi 66-12 régissant la construction. M.El Hor explique que le projet est toujours en cours d’élaboration malgré le travail colossal qui a été réalisé jusqu’à présent. « Il n’y a pas actuellement un vide juridique puisqu’il y d’autres lois qui encadrent le travail des professionnels du secteur de la construction. Prenons l’exemple de la loi 59-13 qui adopte déjà des dispositions concernant la construction», toujours selon M.El Hor.
Le président de l’Association Marocaine Du Béton Prêt à L’Emploi (AMBPE), M. Maxime Perrin, faisait également partie des intervenants de lors cette table ronde. Ce professionnel a mis le point sur l’importance du béton dans le secteur de la construction puisqu’il est un élément structurel. Le bétonnier doit réaliser un ensemble de contrôles sur son produit, même sur le chantier. La certification NM 10.1.008 délivrée par l’institut Marocain de normalisation (IMANOR), garantit aujourd’hui que les bétons sont fabriqués conformément aux règles en vigueur. Ce certificat est délivré après de nombreuses vérifications, notamment au niveau du laboratoire interne, du système de contrôle de production et de la centrale à béton. M. Perrin affirme que la certification NM 10.1.008 n’est pas obligatoire mais simplement volontaire. Selon ce directeur en tête de trois centrales certifiées NM, les professionnels du béton doivent accompagner les promoteurs dans le choix de cette matière de construction.
Aujourd’hui, de plus en plus d’intervenants dans les matériaux décident de fabriquer eux même l’armature. C’est le cas du groupe Karkachi Intersig , représenté lors de cette table ronde par son Directeur Général, M.Mustapha Chliah. « Seul 5% des 70% qui font de l’auto construction au Maroc font appel à nos services. Ces professionnels ne prêtent pas trop d’importance au façonnage de l’armature alors que c’est une étape primordiale. », rétorque M.Chliah.
L’assurance construction a été également parmi les volets discutés lors de cette table ronde. M.Mohammed Rabie, ingénieur civile de formation et responsable risque technique chez Sanad a évoqué lors de son intervention la loi 59-13 qui instaure une obligation d’assurance tous risques chantier (TRC) et responsabilité civile décennale (RCD). Publiée dans le BO en 2016, cette loi introduit également l’obligation de l’étude géotechnique (étude du terrain) et d’un bureau de contrôle.
De nombreux promoteurs se souscrivent aujourd’hui à l’assurance construction même si elle n’est pas obligatoire. Pour un projet immobilier R+5 de 10M DH, le maître d’ouvrage paie 10 000 DH pour assurer la totalité de l’entreprise.
La table ronde était aussi l’occasion pour les invités de poser leurs différentes questions au panel des intervenants concernant les nouvelles lois de la construction et les différents métiers du chantier. Le programme scientifique de cette première édition du salon se poursuivra ce week-end avec des tables rondes sur différentes thématiques liées au secteur de l’immobilier.
Hajar Khalil