Plus de 200 personnes se sont rassemblées le samedi 8 juillet lors d’une conférence à Berrechid, organisée par le portail immobilier Sarouty. A l’ordre du jour, quel avenir pour les petits agents immobiliers du Maroc ?
Le regroupement n’a pas eu lieu par tout hasard. Ce sont plusieurs mois de discussion sur l’application Whatsapp entre les agents immobiliers de tout le royaume du Maroc qui ont mené à l’organisation de cette rencontre. Objectif : réglementer le secteur de l’intermédiation immobilière et mettre fin à l’anarchie ambiante à travers la création d’une nouvelle association regroupant les « semsars » des quatre coins du Maroc.
En réalité, les agents présents à ce rassemblement ne sont autres que les anciens affiliés à l’ANAIM, l’association nationale de l’agent immobilier au Maroc- Section de Berrechid. En effet, les tensions avec la présidence de cette association ont poussé les adhérents de Berrechid à claquer la porte et à en créer une nouvelle.
Samedi, les intervenants ont procédé à la lecture du projet de loi conçu par le ministère de l’urbanisme et de la politique de la ville. Malgré les discordes sur quelques articles, l’association appuie l’officialisation de l’appellation « agent immobilier » au lieu de « semsar ». Celle-ci appelle également à la fixation des conditions d’accès au métier, dont la présentation du diplôme du Baccaleuréat ainsi qu’une formation dans le métier de l’intermédiation immobilière. Ce n’est pas tout. L’agent immobilier devra disposer d’un local et porter une carte professionnelle renouvelable tous les 10 ans. Le propriétaire de la carte devra néanmoins présenter une demande de renouvellement 6 mois avant sa péremption. Si la carte n’est pas utilisée un an après sa récupération, elle est confisquée par les autorités.
Les agents immobiliers désormais assurés
En outre, le projet de loi prévoit une assurance couvrant les risques pour les professionnels. Celui-ci déterminera également la commission de l’agent, ou son salaire.
De plus, l’agent immobilier s’engage à n’avoir qu’un seul emploi. Si le concerné est étranger, il est impératif que le Maroc ait signé une convention avec son pays d’origine. Il doit avoir aussi une résidence légale et un statut professionnel.
Par ailleurs, d’autres consignes ont été soulignées lors de cette conférence afin de mettre en exergue les différentes situations que l’agent immobilier est susceptible de rencontrer, telles que : l’obligation d’écrire un mandat, la nécessité de la présence du client dans les négociations, la responsabilité de l’agent immobilier dans les transactions, etc.
Diversification du financement
A côté de Sarouty qui se propose comme sponsor des activités de cette nouvelle association, l’organisme de microcrédit Albaraka est également de la partie. Ce dernier offre, entre autres, à cet acteur de la société civile, la possibilité de recourir à un crédit pour mettre en place des sessions de formation au profit des agents, etc.
In fine, ce nouvel acteur du secteur de l’intermédiation immobilière entend harmoniser les voix des agents du Maroc pour être à même de défendre leurs intérêts au niveau national dans un nouveau cadre légal bien défini.
Pour rappel, les dernières mesures prises remontent au décret de 1945, quand de nouvelles consignes ont été établies pour le commerce de l’immobilier et de ses intervenants. Néanmoins, force est de constater que ce texte est aujourd’hui obsolète, vu les nouvelles pratiques.
En attendant, le projet de loi en question se fait toujours attendre par les professionnels.