Plutôt que de vivre dans le centre-ville, les casablancais en quête d’un meilleur cadre de vie, optent de plus en plus pour les banlieues périphériques comme Dar Bouazza, Bouskoura ou encore Zenata.
En effet, la presse nationale s’est intéressée à ce sujet en s’appuyant sur les données du recensement national réalisé en 2014. Celui-ci fait état d’un dépeuplement progressif du centre de Casablanca, comme pour les arrondissements d’Anfa (-0,84%), Mers Sultan (-1,42%) et Ben Msik (-1,29%).
A contrario, la population de Nouaceur est passée de 182.145 en 2004 à 333.604 personnes en 2014, soit une croissance de 83%. Au cours de la même période, l’effectif des ménages y a presque doublé en passant de 38.673 à 76.111, soit un taux de moyen de 7,1% par an. Le taux d’urbanisation de la province est passé de 79,3 % à 83,4% et la population urbaine a évolué selon un taux moyen de 6,8 % contre 3,9 % pour la population rurale.
Éclairage avec Youssef Benmansour, co-fondateur du cabinet immobilier REA PARTNERS, sur ce phénomène émergent de casablancais qui fuient le bruit, la pollution et les embouteillages…
- Pourquoi d’après vous, de plus en plus de casablancais cherchent-ils à s’éloigner du centre-ville?
La raison principale est le prix du logement. Pour le même budget, l’acquéreur peut acheter un bien de meilleure qualité, et/ou plus grand. Les projets d’appartements qui se sont développés en périphérie, sont généralement des concept de résidences fermées, disposant souvent d’équipements sportifs et de loisirs, etc. Cela joue également un rôle important dans l’attractivité de ces zones.
- Les nouveaux plans d’aménagements urbains, prennent-ils en considération ce nouveau phénomène? Comment s’adaptent-ils à cette réalité?
En effet, les nouveaux plans d’aménagement de certaines zones en périphérie ont également joué un rôle important dans la qualité des projets qui y sont développés actuellement. En réalité, l’urbanisme a favorisé le développement de résidences fermées et sécurisées, avec des moyennes, voire faibles densités, ce qui laisse une grande place aux espaces verts.
- Quelle est la raison derrière la cherté des prix de l’immobilier à Casablanca?
Cela est dû au prix du foncier qui reste élevé. Même dans les zones de villas reconverties en zones d’immeubles, les prix des produits finis généralement appliqués par les premiers promoteurs de ces zones, ont été basés sur les prix des zones d’appartements les plus proches qui était déjà chers. Le fait que ces zones allaient abriter un environnement neuf, complètement homogène, a permis de justifier le prix des logements. De ce fait, le prix du foncier demandé, a également suivi.
- Selon vous, quelle est la raison derrière la rareté du foncier dans la ville de Casablanca?
L’offre n’est plus si rare! Les zones de villas et industrielles qui ont également connu une reconversion en zone d’appartements, connaissent aujourd’hui de plus en plus de développement et plus d’offre de foncier.
- On relève également un constat qui établit que les délais de commercialisation des projets de logement, s’allongent de plus en plus. Qu’en pensez-vous et quelle est la raison derrière cette tendance?
C’est tout à fait juste. En tout cas, c’est le cas pour dans certaines zones. Il y a également des zones dont les projets connaissent de bon rythmes d’écoulement. Plusieurs zones ont été ouvertes à l’urbanisation ces quatre ou cinq dernières années, et ont donc contribué au lancement de plusieurs projets de logements à la fois. Il est donc normal que les rythmes ralentissent de façon générale, mais le marché reste demandeur.
Propos recueillis par Chaima Ezzahraoui pour Property Finder Morocco (Sarouty.ma)