Le programme d’habitat social ou économique a été lancé par le Ministère de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville dans le but d’offrir aux citoyens aux revenus limités, un logement décent et salubre à un prix convenable. La superficie d’un appartement économique varie entre 50 et 80 m². Le prix de vente quant à lui ne dépasse pas 250 000, hors TVA. Malgré leur tarif très attractif, les logements économiques peinent aujourd’hui à trouver des acheteurs, et ce pour plusieurs raisons, notamment la finition et les matériaux utilisés pour la construction et la superficie jugée trop petite. Pour attirer les acquéreurs, les promoteurs proposent désormais de nouveaux modèles d’habitats sociaux avec des atouts destinés habituellement aux projets de moyen et de haut standing.
Une baisse de demande des logements économiques
Depuis leur lancement, les logements économiques ont suscité l’intérêt des ménages à faible revenu. Plusieurs personnes ont alors acquéri ces habitats pour faire ensuite face à de nombreux problèmes, notamment la qualité des biens qui ne convient pas à leurs besoins. Les acquéreurs sont donc contraints de rénover ces logements ou encore les revendre et recourir à la location, en attendant de nouvelles solutions.
La demande des logements économiques a fortement baissé au fil des années suite à la perte de confiance de plusieurs personnes envers les projets immobiliers sociaux. De nombreux ménages se sont dirigés vers les villes nouvelles qui se trouvent à proximité des agglomérations, telles que Bouskoura et Dar Bouazza pour Casablanca, Tamensourte pour Marrakech et Tamesna pour Rabat.
Aujourd’hui, le nombre des nouveaux appartements sociaux construits a enregistré une chute par rapport aux années précédentes. En effet, la production a chuté de 51% depuis 2011, selon la Fédération Nationale des Promoteurs Immobiliers.
L’innovation en matière de logement social
Pour concilier les acheteurs avec les logements sociaux, les promoteurs n’hésitent pas à mettre tout en œuvre afin de relancer le marché. Plusieurs d’entre eux proposent désormais des cadeaux à l’achat d’un appartement économique. Cuisines équipées, bons d’achat, remises et facilité de paiement, chaque promoteur essaye de se distinguer de la concurrence pour commercialiser son produit. En plus des actions publicitaires, des professionnels sont carrément sorti du lot en lançant des projets uniques. C’est le cas par exemple de Dar Saada qui propose aujourd’hui des duplexes économiques à 250 000 Dirhams. Ce nouveau concept se base sur un aménagement pratique et bien pensé. Construit sur deux niveaux, chaque logement s’étale sur une superficie de 70 m² et comprend deux chambres, un salon, une salle de bain et une cuisine. Il est également possible d’ajouter une troisième chambre et une deuxième salle de bain.
Le groupe Dar Saada a déjà entamé la commercialisation des duplexes économiques à Casablanca et plus précisément à Errahma, un quartier périphérique situé à proximité de Dar Bouazza. Les travaux de construction devront commencer les prochains mois et la livraison des appartements est prévue dès la fin de 2019.
Le projet sera également lancé dans d’autres villes, telles que Tanger, Meknès, Marrakech et Tétouan. Le groupe envisage de construire 10 000 duplexes d’ici 2020 dans différentes régions du Maroc.
Le Groupe Dar Lkbira, filiale de KLK Khayatey Living, a lancé aussi des appartements économiques balnéaires à Dar Bouazza. Le projet Abouab Tamaris propose des immeubles de quatre étages, disposés autour d’un grand espace vert, des piscines et des jeux pour les petits. Ces logements coûtent 250 000 dirhams et s’étalent sur une superficie de moins de 60 m². Un peu plus loin de Aouab Tamaris, se trouve également le projet Al Alia, un complexe résidentiel fermé qui offre tous les atouts des biens de moyen standing. Parc aquatique, jardins et commodités, la résidence dispose d’un grand choix d’atouts, le tout à 250 000 dirhams.
L’immobilier social a connu plusieurs changements depuis son lancement dans le but de relancer le marché et instaurer de nouveau un climat de confiance entre les acquéreurs et les professionnels. Le secteur peine tout de même à trouver une forte demande. Ce type d’habitat reste toutefois l’une des rares solutions de logements destinées aux ménages à faible revenus, surtout dans les grandes villes, telles que Casablanca, Rabat, Marrakech et Tanger, où le prix du mètre carré atteint des chiffres exorbitants.
Hajar Khalil