Sous l’égide du ministère de l’Habitat et de la Politique de la ville, l’Ecole Supérieure des Professions Immobilières (ESPI) organise la seconde édition du Colloque ESPI les 20 et 21 avril 2017 à Marrakech, sous le thème: “Construction, Immobilier et Aménagement durable”.
Pour sa première édition, ce Colloque International: Immobilier et Construction au Maroc, s’est tenu au Palais des Congrès de la Palmeraie, de la ville ocre. Cet événement professionnel a été l’occasion pour rencontrer des experts marocains et internationaux du secteur immobilier de différents horizons. Professionnels de l’immobilier, acteurs influents du secteur, grandes institutions immobilières, futurs étudiants …
Plus de 300 participants ont assisté à ce premier colloque immobilier au Maroc. Rencontres professionnelles ciblées, entretiens et débats avec la presse, développement d’un réseau de contacts privilégiés, etc.
Zoom sur l’édition 2017
- Quelle est l’objectif de création de l’ESPI ?
L’École a été créée en 1972 par de grands acteurs de l’immobilier afin de répondre à une demande de formation des futurs collaborateurs en entreprise. Fondée sous statut associatif (Loi de 1901), elle préparait historiquement aux métiers de la gestion et de la transaction. Aujourd’hui, le Groupe ESPI est un établissement d’enseignement supérieur dont les titres sont certifiés niveau I (Bac+ 5) et II (Bac+ 3) par l’État et couvre l’ensemble des métiers de l’immobilier.
- Combien y a-t-il d’étudiants inscrits à l’ESPI ?
Pour la rentrée 2016, il y avait environ 1200 étudiants répartis sur les campus de Paris, Nantes, Marseille, Bordeaux, Abidjan et Casablanca.
- Quels sont les métiers auxquels sont formés les étudiants ?
Les étudiants sont formés à l’ensemble des principaux métiers du secteur de l’immobilier : la gestion, la transaction, la promotion immobilière, l’asset management, le property management, l’audit & l’expertise immobilière.
- Pourquoi organisez-vous le Colloque Immobilier ?
Notre souhait est de transmettre à l’ensemble des acteurs marocains du monde de l’immobilier, notre expérience des différents constats que nous avions fait en France, au travers des effets que l’économie en règle générale, pouvait avoir en termes d’impacts positifs ou négatifs sur ce grand secteur de l’économie qu’est l’immobilier.
Faire donc participer nos amis marocains aux fruits de cette expérience, et surtout aussi, pouvoir bénéficier de leur expérience et de leur vision du développement du secteur immobilier au Maroc, nous a paru être de nature à constituer un excellent thème d’échanges et de rapprochement entre les professionnels de l’immobilier marocains et français.
- Quelle est l’importance de la formation aux métiers de l’immobilier pour le Maroc ?
Au même titre que la formation aux métiers de l’immobilier est aujourd’hui devenue incontournable en France, elle est en train de le devenir au Maroc, conséquence d’un besoin de connaissances aussi bien techniques que juridiques, le secteur tendant inévitablement vers la réglementation.
- Que pensez-vous de la non réglementation du secteur de l’immobilier au Maroc ?
Le secteur de l’immobilier au Maroc ne se trouve pas au même niveau de maturité et de besoins constatés que globalement l’immobilier dans la zone européenne et en particulier en France, où l’aménagement du territoire a suivi des influences sous la pression du développement économique et de son impact démographique.
Par contre, nous constatons lorsque l’on se veut être un observateur objectif et avisé du développement économique marocain, sous l’impulsion de sa majesté Mohammed VI, et de sa volonté de structuration de ce grand secteur de l’économie qu’est l’immobilier, accompagnateur essentiel du développement économique global, on verra donc au Maroc le développement dans le domaine de la réglementation liée à l’impulsion de la disposition climatique COP 22, comme bien entendu à la nécessité d’accompagner quantitativement le développement économique global du pays et de l’impact obligatoire sur le nombre de logement, la qualité des zones résidentielles qui nécessiteront forcément une mise en place accélérée de la réglementation dans le cadre de l’administration marocaine.
Il est évident que l’accentuation de la réglementation par ailleurs nécessaire, entraînera forcément une adaptation de l’ensemble des acteurs de l’immobilier marocain. Aussi bien dans le monde de la construction, de la gestion, du financement des investissements, ou de la transaction, créant donc indubitablement le besoin d’une formation de l’ensemble de ces acteurs concernés et de la nécessité sur le sol marocain, de posséder des établissements d’enseignement supérieur pour nourrir l’ensemble de ces métiers, de réponses qualitatives au niveau des collaborateurs, d’où la raison du choix du groupe ESPI d’accompagner le développement de l’immobilier marocain à ce niveau.
- Comment vous positionnez-vous par rapport au financement participatif dans le secteur immobilier au Maroc ?
Le monde de l’immobilier globalement et donc bien évidemment, de l’immobilier marocain, va se trouver confronter à des approches différentes de la part des investisseurs, ou plus largement du besoin individuel des marocains et marocaines de se loger. Des expérimentations verront donc le jour comme par exemple, le financement participatif. Ces démarches nouvelles après une période d’expérimentation qui devrait être observée avec lucidité et impartialité, donnera certainement naissance à de nouveaux modes opératoires qui pourraient devenir des composantes significatives du logement et plus particulièrement de l’immobilier marocain.
- Quel est le chiffre d’affaires du secteur immobilier en France ?
Un bref rappel : la population française en 2016, était de 66.627.602 personnes. Le nombre de transactions immobilières était de l’ordre de 820.000 par an. Le nombre de mises en chantier revient aujourd’hui aux alentours de 390.000 à 400.000, après une crise significative de 2008 à 2015.
- Quels sont les défis auxquels est confronté le secteur de l’immobilier en France ?
Le secteur de l’immobilier français est tributaire de l’évolution du coût de l’argent, donc de l’évolution des taux d’intérêt bancaires, d’une politique foncière caractérisée par une volonté des élus de densifier les agglomérations existantes, pour éviter de ce que l’on appelle “le mitage foncier” à la périphérie des agglomérations. Le tout ayant un impact significatif sur le financement des équipements (voiries, réseaux divers…) en augmentation significative du fait de l’évolution des réglementations et de l’impact des dispositions sur la qualité de l’environnement, conséquence des dispositions issues de la politique écologique et de ses impacts significatifs sur la qualité du bâti, ainsi que l’augmentation très sensibles des normes d’isolation. Ces dispositions ont été favorisées ces toutes dernières années, par une baisse des taux d’une part, mais malheureusement confrontées à une accumulation des normes qui n’ont peut-être pas permis de bénéficier de l’effet quantitatif de la baisse du coût de l’argent depuis ces 5 dernières années.
L’ensemble de ces évolutions, perçu par les acteurs de la construction et de l’immobilier comme des contraintes significatives, nécessitent donc de la part des acteurs là aussi, la mise en place de plans de formation permettant d’intégrer les différentes composantes de ces évolutions afin de les rendre perceptibles qualitativement au grand public et d’éviter de ce fait, un impact négatif globalement sur l’activité.
- Quels sont les bénéfices d’un partenariat France-Maroc dans leurs secteurs immobiliers respectifs ?
Il va de soi que la qualité des échanges entre professionnels européens et plus particulièrement français et marocains, sont une composante très positive. Les échanges d’expériences dans des périodes de mutation sont toujours extrêmement favorables parce qu’intégrant des visions différenciées mais très complémentaires, compte tenu de la grande diversité des problématiques environnementales.
- Quand le secteur de l’immobilier se met au vert, quels sont les types des énergies renouvelables utilisés ? Comment les utilise-t-on ?
Il va de soi que la grande mutation à laquelle va se trouver confronté le monde de la construction, va être celui de la nature des énergies utilisées. Des modes d’approvisionnement individualisés ou collectifs, par exemple l’énergie solaire très en vogue aujourd’hui dans le domaine de l’habitat individuel et qui aura tendance à se développer fortement dans l’habitat collectif et plus récemment, dans le tertiaire.
L’énergie éolienne dont la rentabilité reste à prouver, parce que les premières études réelles de rendement ont tendance à ne pas justifier les coûts d’investissement.
Ces deux exemples montrent qu’une grande sagesse doit être mise en œuvre pour apprécier objectivement la qualité économique de la performance de ces sources d’énergie et ne pas céder à des phénomènes de mode dont on pourrait regretter les effets négatifs à termes, notamment avec l’éolien sur la pollution du paysage.