Au Maroc de nombreux jeunes se montrent réticents face à l’idée du mariage. Selon une étude réalisée par le Haut Commissariat au Plan, 76,2% des marocains âgés entre 20 et 24 ans et 54% âgés entre 25 et 29 ans sont célibataires. Parmi les principales raisons qui empêchent la jeunesse à franchir ce cap est le manque des moyens financiers. Aujourd’hui le gouvernement Marocain prévoit un nouveau projet de logement dédié exclusivement aux jeunes mariés. Sarouty.ma met le zoom sur cette nouvelle démarche !
Des biens immobiliers en faveur des nouveaux mariés
L’ancien ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Nabil Benabdellah a annoncé lors d’une réunion parlementaire en 2017 qu’un nouveau projet de logement dédié aux jeunes mariés fera partie des priorités du gouvernement lors des prochaines années. Une étude a été également effectuée pour définir les biens immobiliers à bas coût en faveur des ménages à petits revenus. En réponse à une question lors d’une assemblée parlementaire, le nouveau ministre Abdelahad Fassi Fihr a affirmé que ce projet fait partie des programmes du plan gouvernemental annuel. Toutefois les conditions de sa mise en œuvre n’ont pas encore été définies. En effet, la mise en place de ce projet nécessite l’intervention de plusieurs acteurs, notamment le système juridique et fiscal ainsi que l’implication des promoteurs immobiliers.
Des alternatives de logement en attendant le projet…
Plusieurs jeunes mariés à revenus limités se dirigent le plus souvent vers le logement social ou économique afin de trouver un bien convenant à leur budget. Le logement social au Maroc est subventionné par l’Etat et ne dépasse pas 250 000 dirhams. Le prix de certains biens économiques coûte même à partir de 180 000 dirhams dans quelques régions du Maroc. Ces produits représentent donc une alternative pour les jeunes souhaitant investir dans un appartement, surtout qu’ils sont dédiés à une catégorie ne disposant pas d’une propriété.
Les villes nouvelles restent aussi un refuge pour les nouveaux mariés qui souhaitent acquérir un logement moderne à faible coût. En effet, ces cités offrent un grand choix de biens immobiliers de différents standings, dont des appartements et des villas. Le prix du mètre carré coûte beaucoup moins cher que dans les agglomérations. Toutefois, plusieurs villes nouvelles ne disposent pas de toutes les infrastructures et ne sont pas desservies par les moyens de transport. Il est donc impératif d’être motorisé afin de se déplacer au centre-ville. Certaines villes mitoyennes qui ont été à la base construites dans le but de désengorger les métropoles et offrir des habitats à la portée des faibles revenus, font partie aujourd’hui des marchés immobiliers les plus chers du Maroc. Nous citons entre autres Bouskoura et Dar Bouazza dans la région de Casablanca-Settat.
La location, un autre moyen pour se loger pour les nouveaux mariés
Face à la hausse des prix de l’immobilier au Maroc et plus précisément dans les grandes villes, plusieurs nouveaux mariés optent aujourd’hui pour la location. Si les transactions immobilières ont stagné durant ces dernières années, le marché locatif est quand à lui en plein essor et continue toujours de susciter l’intérêt des ménages*. L’offre de location est très diversifiée et répond à toutes les exigences, en termes de prix et de standing. Devenir propriétaire engendre plusieurs frais et taxes, contrairement à la location dont les charges se résument à payer un dépôt de garantie équivalant à un ou deux mois de loyer, selon chaque cas. De plus, la location offre plus de mobilité puisque les locataires n’ont pas besoin d’attendre que leur bien soit vendu pour déménager. Il suffit juste d’avertir le propriétaire en avance et résilier le contrat. Vous pouvez également vous tourner vers la location meublée si vous comptez vous y installer pour une courte durée seulement.
La mis en place du projet des logements dédiés aux nouveaux mariés nécessite l’implication de plusieurs acteurs de la société ainsi que le cheminement d’une stratégie afin de définir une cible précise. Il est également primordial de rappeler que les politiques gouvernementales en matière d’habitat qui ont vu le jour durant ces dernières années ont permis de réduire le déficit en logements. Le ministre de l’Aménagement du Territoire national, de l’Urbanisme de l’Habitat et de la Politique de la Ville, Abdelahad Fassi Fihri a annoncé que ce déficit représentait 1,2 million d’unités en 2002 contre 400.000 en 2017.
*La Vie Eco du 17 mai 2017
Hajar Khalil